Décès tragique de Gérandale Télusma

L’ex-députée de Gros-Morne, qui était candidate à sa réélection et admise au second tour des législatives, a trouvé la mort ce lundi 20 décembre, vers 5 h a.m., dans un terrible accident de la circulation survenu dans la localité de Pinson, à l’entrée de Desdunes, dans l’Artibonite. La nouvelle de la mort tragique de Gérandale Télusma, 38 ans, fille élégante et charmante, plonge sa famille, ses proches, ses amis et ceux qui l’ont connue dans une profonde tristesse. 

Gros-Morne s’est réveillée ce lundi dans la tristesse en apprenant la nouvelle de la mort de son ex-députée Gérandal Télusma, celle qui s’est illustrée lors du vote de la loi sur le salaire minimum à la Chambre basse. Admise au second tour des élections législatives pour sa circonscription selon les résultats préliminaires proclamés le 7 décembre dernier par le Conseil électoral provisoire (CEP), la fille de madame Renette Thélusma, selon ses proches, était allée déposer une contestation au Bureau du contentieux électoral départemental (BED) de l’Artibonite. Elle devait affronter au second tour des élections le candidat Fritz Chéry du regroupement politique « Ayiti ann Aksyon » (Haïti en Action).

Le véhicule à bord duquel se trouvait Gérandale Télusma a heurté un camion de transport public stationné sur la route nationale numéro 1. Des quatre personnes qui étaient à bord du véhicule, seule l’ex-députée de la 48e législature a trouvé la mort, sur le champ ! Les trois autres personnes, blessées, ont été transportées à l’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc.

Zamor Pierre Antoine, l’oncle de la défunte, est dans un état critique, a rapporté à HPN le chauffeur de la voiture accidentée, Maxo Toussaint, lui-même blessé au visage. M. Antoine a une jambe cassée et de graves blessures au visage. Mentor Daniel Fils, qui était aussi à bord, est sorti avec la clavicule et des côtes brisées.

La nouvelle de la mort brutale de l’honorable Gérandale Télusma, figure féminine de la politique haïtienne qui a présidé la commission spéciale sur le salaire minimum à la Chambre des Députés, a plongé beaucoup de personnes dans la tristesse. La ministre de la Culture et de la Communication, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, parlementaires, hommes politiques ou de la société civile ont tous déploré la mort tragique de l’ex-députée partie trop tôt, vraiment trop tôt.

Le président de la République, René Préval, et la Première Dame, Elisabeth Préval, dans une note de presse, disent avoir appris avec beaucoup de peine la nouvelle de la mort de l’ex-députée de Gros-Morne. La présidence, dans cette note, exprime ses sincères condoléances aux parents et alliés de l’ex-parlementaire. Elle honore sa mémoire en rappelant que dans l’exercice de ses fonctions, spécialement en sa qualité de présidente de la commission des affaires sociales et des droits de la femme, madame Gérandale Télusma s’est toujours montrée une citoyenne et une parlementaire soucieuse des intérêts de ses mandants, des travailleurs et des femmes.

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Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Haïti, Edmond Mulet, a aussi, pour sa part,dans un communiqué, présenté ses condoléances à la famille ainsi qu’aux proches de l’ex-députée.
« Nous avons appris avec consternation et profonde tristesse la disparition tragique et brutale, ce jour, de madame Gérandale Télusma, députée de la 48e législature et candidate à sa succession. Son départ prématuré constitue sans nul doute une grande perte pour les femmes haïtiennes et pour la nation », a déclaré M. Edmond Mulet. Il a appellé toutes les femmes haïtiennes à porter haut le flambeau qui leur est transmis par cette femme de conviction. 

Née le 27 octobre 1972 à Gros-Morne, Gérandale Télusma était très attachée à sa mère, Mme Renette Thélusma, enseignante de carrière. Ironie du sort, la lettre « h » dans le nom de sa mère, avait souligné la défunte l’année dernière lors d’une entrevue exclusive accordée au Nouvelliste sous le plume de Claude Gilles, a été enlevée aux siens par l’officier de l’état civil. Elle n’a connu son père que de nom, car elle n’a jamais vécu sous le même toit que son père Rolain Antoine Fragé. « Je le connais en tant que mon père, pas plus ! », avait indiqué la parlementaire lors de cette entrevue.

Sympa, charmante et très élégante, Gérandale Télusma a vécu dans sa ville natale et y a fait une bonne partie de ses études classiques. Par la suite, elle est entrée à Port-au-Prince où elle a été admise au lycée Marie-Jeanne pour boucler ses études secondaires en 1992. Après le baccalauréat, madame a opté pour le droit. Studieuse, elle a été admise à la faculté de droit de l’Université d’Etat d’Haïti où elle a décroché une licence en sciences juridiques.

Juriste de profession, la fille que tout le monde appréciait a travaillé à la direction générale de la Police nationale, à la Secrétairerie d’Etat à la sécurité publique et au Palais national. En 2005, Gérandale Télusma a été approchée par des personnalités de sa ville natale pour se présenter à la 48e législature. Inscrite sous la bannière du Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrena) dont elle est membre, elle a été élue au cours des élections de 2006, alors qu’elle était la dernière à être inscrite sur la liste des 11 candidats du Conseil électoral communal de Gros-Morne.

Ex-première secrétaire du Bureau de la Chambre des Députés, Gérandale Télusma a été aussi membre influent de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP). Candidate à sa réélection pour représenter valablement sa circonscription comme elle avait commencé à le faire, son rêve a ainsi été réduit à néant. De façon tragique, elle n’est plus !

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