Haïti-Choléra : Psychose dans le Sud-Est en dépit d’une apparente régression du taux de décès

Jacmel (Haïti),  Le nombre de personnes infectées par le bacille ‘’Vibrio Cholerae’’ atteint désormais 700 dans le département du Sud-Est d’Haïti, informent les autorités locales.

Le directeur départemental du ministère de la santé publique et de la population (Mspp), Yves Gaston Deslouches Junior, confirme à AlterPresse que le nombre de morts frôle la cinquantaine, mais une nette diminution de taux de mortalité est constatée.

‘’Nous avons trois Centres de traitement du choléra (Ctc) dans le Sud-Est, et cette semaine nous installerons un autre aux Côtes de Fer’’ précise le médecin.

Cependant, la plus grande inquiétude continue de prévaloir au niveau de la population, car depuis son apparition dans le Sud-Est, le choléra devient la principale cause réelle ou fictive de décès.

Bernard André, un jeune de 37, a été déclaré mort du choléra le 07 décembre écoulé à l’hôpital St Michel de Jacmel. Une source médicale de ce même hôpital n’écarte pas que ce citoyen ait succombé à un problème d’appendicite.

Les ressources du Mspp disparaissent quasiment pour faire place nette à l’organisation non gouvernementale (Ong) Médecins sans frontières (Msf), qui devient le pilier principal de la lutte pour éradiquer le bacille Vibrio Choleræ dans le Sud-est.

Msf emploie plus d’une centaine de personnes dans les Ctc, et arrive à gagner la confiance de la population.

Cependant, nombreuses sont les personnes qui, motivées par la sensibilisation médiatique, se rendent à un Ctc pour une simple diarrhée ou un vomissement n’ayant aucun rapport avec le choléra.

Cependant, l’effet des messages radiophoniques pourrait être estompé par des histoires qui font le tour du département géographique du Sud-Est à propos de personnes qui auraient été réellement infectées en se rendant à un Ctc pour une simple diarrhée, des vomissements ou une intoxication quelconque.

Telle jeune fille de 26 ans aurait eu un malaise dans la nuit du mercredi 08 décembre 2010 après avoir consommé du pois congo. Elle serait décédée au Ctc de St-Michel, où elle aurait, en fait, attrapé la maladie, selon les dires de ses proches.

Il est vrai que les médecins n’ont pas le temps d’effectuer les tests médicaux nécessaires et réagissent seulement à partir de quelques signes cliniques.

Mais l’essentiel est de sauver des vies, disent les médecins. Et lorsqu’une mère peut, comme Madame Metellus, sortir avec son fils vivant d’un Ctc, elle peut se plaindre qu’aucun test n’a été effectué, cependant elle est soulagée.

L’épidémie de choléra, qui frappe le pays depuis un peu plus de deux mois, a déjà fait 2 591 décès, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires.

Actuellement, le choléra tue quotidiennement environ 48 personnes.

121 518 cas ont été vus, parmi lesquels 63 711 ont été hospitalisés, tandis que 61 917 autres ont bénéficié d’un exéat.

HInfo/

 

Haïti – République Dominicaine : Lutte contre le choléra ou chasse aux haïtiens ?

Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) nous rapporte que des sources dignes de foi font état de chasse aux Haïtiens à Puerto Plata, Sosua et d’autres aires touristiques au Nord de la République Dominicaine. Deux camions circulent à longueur de journée à Puerto Plata à l’entrée comme à la sortie de la ville et se rendent dans les fortes communautés d’Haïtiens. Des agents de la migration dominicaine accompagnés de militaires stoppent des ressortissants haïtiens et leur intiment l’ordre de monter à bord sans même s’attarder à vérifier leur document.

Depuis le début de ces arrestations arbitraires, des responsables d’hôtel ont conseillé à leurs employés haïtiens même détenteurs d’un permis légal de résidence de demeurer à l’hôtel pour quelque temps au lieu de rentrer chez eux pour éviter d’être déportés à l’improviste, a indiqué une source proche des milieux touristiques. En outre, des Dominicains à la peau noire ont confié à des Haïtiens qu’ils se sentent aussi menacés par ces rafles et ne circulent plus sans leur cédula. Il faut rappeler que des cas de déportation de ressortissants dominicains pris pour des Haïtiens ont déjà été enregistrés en maintes occasions à la frontière, dans le passé.

Le 9 décembre 2010, le quotidien EL Nacional avait rapporté l’arrestation suivie de déportation de dizaines de commerçants haitiens à Banica, Pedro Santana, Hondo Valle, Sabana Cruz et dans d’autres endroits d’ELIAS PIÑA afin, disent les autorités, pour combattre la propagation du choléra en République Dominicaine.

Ces opérations avaient été menées conjointement par des Représentants du Ministère de la Santé Publique, de la Direction Générale de la Migration, du Ministère Public, des Forces Armées et du Corps Spécialisé de Sécurité Frontalière (CESFRONT). « Les autorités dominicaines ont délogé des commerçants haitiens durant des opérations réalisées dans des hôtels, des dortoirs, des résidences où ils passaient la nuit et dans leurs entrepôts de marchandises, en prévention du choléra », avait indiqué El Nacional.

Dans une récente note transmise à la presse, le GARR avait exhorté les responsables haïtiens à sortir de leur silence et se prononcer publiquement sur les abus et la discrimination croissante dont sont victimes des ressortissants haïtiens en territoire dominicain.

Haïti – Épidémie : La BID et l’Espagne offrent 20 millions pour lutter contre le choléra

La Banque Interaméricaine de Développement (BID) a annoncé mercredi qu’elle allait, avec l’Espagne, mettre 20 millions de dollars à la disposition d’Haïti, pour lutter contre l’épidémie de choléra. La BID contribuera à hauteur de 15 millions de dollars et le Fonds de coopération espagnol pour l’eau et l’assainissement en Amérique latine et les Caraïbes fournira une subvention de 5 millions. Le programme, sera exécuté par le Ministère haïtien de la Santé Publique et de la Population (MSPP), l’Agence de régulation d’eau et assainissement du gouvernement haïtien DINEPA et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (l’UNICEF).

Depuis que l’épidémie de choléra a fait son apparition dans le pays (19 octobre 2010), 109,196 personnes ont été infectées et traitées, 54,595 personnes ont dû être hospitalisées et 2,405 personnes sont décédées. Selon le dernier bilan du MSPP, daté du 12 décembre 2010. Notez que ces chiffres sont largement sous-estimé par le gouvernement, d’après les experts de la santé de l’ONU, qui estiment que ces chiffres pourraient être le double de ceux publié.

Cette somme doit permettre de créer un réseau de 2,000 postes mobiles de réhydratation, 190 unités de traitement et 10 Centres de Traitement du Choléra (CTC) dans les zones prioritaires, tels que les quartiers pauvres de Port-au-Prince. En plus de fournir des fonds pour les ravitaillements médicaux et l’aspect logistique, le programme permettra de financer des campagnes de communication de masse sur la prévention et le traitement du choléra.

En outre, le MSPP embauchera plus de spécialistes pour renforcer ses équipes d’intervention d’urgence, ainsi que renforcer ses systèmes de surveillance pour suivre l’évolution du choléra dans le pays.

La DINEPA achètera du chlore, des comprimés de purification d’eau et de savon pour les distribuer aux communautés et aux ménages. L’agence assurera l’approvisionnement en eau propre à l’unité de traitement du choléra et les centres, ainsi que l’élimination des eaux usées en toute sécurité. La DINEPA embauchera également des agents sanitaires pour surveiller la qualité de l’eau et conseiller les gouvernements locaux sur la façon de chlorer leurs réseaux de distribution.

En novembre, la BID et le Fonds de coopération espagnol ont financé l’achat par la DINEPA de 90 millions de comprimés de purification d’eau, assez pour répondre aux besoins en eau potable de 2 millions de personnes pendant un mois.

Par ailleurs, la BID et le gouvernement d’Espagne fournissent à Haïti plus de US$ 250 millions en subventions pour financer des investissements à long terme pour développer et améliorer l’eau et l’assainissement à Port-au-Prince, cinq villes de taille moyenne et les collectivités rurales.

Experts Share Field Experiences, Lessons Learned

PAHO/WHO Manuel CalvitSeveral PAHO/WHO field epidemiologists and sanitary engineers recently shared their experiences before leaving Haiti as part of the rotation process for all UN personnel involved in the emergency response. The experts, who had been deployed in Grand Anse, Jeremie, Les Cayes, Hinche, St. Marc and other parts of the country, briefed PAHO/WHO Representative Dr. Lea Guido and other technical staff on issues including collaboration with the Ministry of Health and other partners as well as general security, access to water and sanitation, adequacy of medical supplies, and high-risk practices in the population. 

The experts noted that unequal access to information and health care in rural versus urban areas partly explains the high ratio of rural to urban deaths from cholera. In general, the public needs to be more aware about the need for prompt treatment of symptoms of cholera at home or by seeking care from oral rehydration posts (for mild illnesses) or cholera treatment centers (for more severe cases). The public also needs to be better informed of how to minimize their risks of infection, particularly if they are transporting sick family members to health facilities. Risky practices cited included taking patients’ contaminated clothing back home, eating near sick patients, and general lack of hygiene around family members who are ill.

Other problems cited by the experts included poor management of dead bodies, continuing problems with food safety (for example, in markets and open-air diners), excessive use of IV fluids and antibiotics, poor vector control (rats, dogs, etc.) around the perimeters of cholera treatment centers, and unsafe disposal of waste including gloves, masks, and other medical waste.

The evolving situation requires field staff to be flexible and exercise creativity to find workable solutions, the experts noted. For example, to the extent that people continue to use water from wells and rivers, chlorine tablets are perhaps the most viable method to ensure clean drinking water.

Haïti – Épidémie : Les églises partent en croisade contre le choléra

La coalition Religion pour la Paix, qui regroupe des représentants de plusieurs confessions religieuses en Haïti, s’est engagée hier mardi, dans la lutte contre le choléra, en lançant une vaste campagne de sensibilisation (soutenu par l’UNICEF) au niveau des églises. Durant les services religieux, des messages de sensibilisation seront diffusés pour appeler les fidèles à suivre des mesures d’hygiène et respecter les mesures de prévention.

Mgr Pierre André Dumas, coordonnateur de « Religion pour la Paix », a déclaré que la lutte contre le choléra « ne doit pas être uniquement l’affaire des autorités sanitaires, mais celle de tous les citoyens […] Toute la Nation doit y faire face […] nous voulons donner un rôle positif et constructif à la religion ».

Françoise Gruloos-Ackermans, la représentante de l’Unicef en Haïti, affirme qu’il faut un effort considérable de vulgarisation, mais également un effort pour traiter les personnes infectées « Tout le monde doit avoir de bonnes informations sur la maladie, savoir comment la prévenir et comment préparer des sels de réhydratation orale » rappelant que le choléra fait entre 20 et 30 victimes chaque jour en Haïti.

L’OPS/OMS et le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) apportent leur appui à cette campagne. Le docteur Jocelyne Pierre Louis, directrice de la promotion familiale au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), a indiqué que les autorités sanitaires continuent de déployer leurs efforts en vue de lutter efficacement contre la maladie.

Depuis que l’épidémie de choléra a fait son apparition dans le pays (19 octobre 2010), 104,918 personnes ont été infectées et traitées, 52,033 personnes ont dû être hospitalisées et 2,359 personnes sont décédées (selon le dernier bilan du MSPP, daté du 10 décembre 2010). Des chiffres important, mais largement sous-estimé par le gouvernement d’après les experts de la santé de l’ONU, qui estiment que ces chiffres pourraient être le double de ceux publié.