Haiti-Elections : Mirlande Manigat aurait remporté le scrutin dans quatre départements, selon ses alliés

La candidate à la présidence du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), Mirlande Manigat aurait remporté le scrutin du 20 mars dernier dans quatre départements, selon un rapport de procès verbaux dressé par ses alliés.

Procès verbaux à l’appui, les sénateurs Youri Latortue, Evalière Bauplan et le dirigeant du Groupe 77 André Michel affirment, ce mercredi, dans une conférence de presse, la victoire de Mirlande Manigat sur son rival de Repons Peyizan, Michel Martelly, dans l’Artibonite (Nord), le Nord-Est, le Nord-Ouest et le Centre (Est).

La candidate du RDNP remporterait la victoire avec une forte avance sur son rival dans l’Artibonite avec 65 %, avancent les alliés de Manigat.

Dans le Nord’Est la candidate aurait obtenu 55 %, dans le Nord-Ouest 52 % et dans le Centre 52 % également.

Au lendemain des élections les deux camps avaient clamé leur victoire dans des interventions à travers les médias. L’équipe de campagne de Martelly avait fait savoir qu’elle était « confortable ».

Selon les alliés de Mirlande Manigat, la candidate aurait partagé à moitié avec son compétiteur les votes du Sud’Est en dépit d’« opérations frauduleuses », dénoncent-ils.

Même cas de figure pour le département du Nord et de l’Ouest 1, où il y aurait beaucoup d’irrégularités.

L’équipe de la candidate du RDNP affirme avoir déjà reçu entre 90 et 95 % des procès verbaux de ces départements.

Le sénateur Latortue indique qu’un mémoire, en cours de préparation actuellement, relevant les différentes failles du 2e tour dans différents départements, sera acheminé dès le jeudi 24 mars au Conseil Électoral Provisoire (CEP).

A travers ce document, les alliés de Mirlande Manigat entendent contester et réclamer l’annulation du scrutin dans les zones où il y a eu des cas de fraudes « majeurs ».

Les alliés de Manigat promettent de donner d’ici vendredi l’ensemble des données de tous les départements.

Par ailleurs, ils regrettent qu’en dépit de nombreuses mesures adoptées par les acteurs impliqués dans l’organisation des élections, le second tour n’a pas été différent du premier au niveau organisationnel.

Le Centre de Tabulation des Votes (CTV) a déjà reçu 97% des procès verbaux des élections présidentielles et législatives du 20 mars, dont 35% a déjà subi un traitement, selon le site du Conseil Electoral Provisoire (CEP) consulté par AlterPresse.

Plus de la moitié des procès verbaux, soit 16 mille 159, sont en cours de traitement. 695 sont encore attendus au Centre de Tabulation. La totalité des procès verbaux est estimée à 25 935, selon l’institution électorale.

Le dépouillement des votes a débuté depuis le 21 mars sous haute surveillance de la mission conjointe d’observation OEA/CARICOM (MOEC) et des représentants des deux candidats à la présidence, Mirlande Manigat et Michel Martelly. [sfd gp apr 23/03/2011 15 :20]

P-au-P., 23 mars 2011 [AlterPresse]

Mirlande H. Manigat ak Michel J. Martelly

Depi lontan, selon ansyen yo, se lavèy fèt ki pou di kòman fèy la pral pase. Si tan an leve an mal makak tout moun atan jounen p`ap bèl. Bòs la vann zouti, men li pa vann metye. Ki sans sa genyen ? Kisa sa vle di fas ak reyalite pèp ayisyen ap viv jounen joudi, kote nasyon sa a nan yon moman desizif pou fè yon chwa pou yon nouvo lokatè palè nasyon, malgre depi 12 janvye pase li menm  jan nou tout konnen li ye a ? aprè yon swadizan di premye tou eleksyon, nou tout konnen jan li te pase, 2 kandida rete e ap lite pou rive pran epi chita sou chèz palè a. Se Mirlande H. Manigat : konstitisyonalis, pwofesè inivèsite de karyè e de gran pèsonalite, demokrat pwogresis, ansyèn premyè dam elatriye, anplis yon pèsonalite rekonèt pou diyite ak eksperyans li ; ak Michel Joseph Martelly : mizisyen konpetan e de gran renon. Martely /Tisimòn, konsidere pou majorite kòm degoutan, imoral apati de mizik li yo. Tisimòn se pi ra vedèt ayisyen kip a gen okenn repè ou diyite imèn pou kalite mizik li.

Jounen jodi a, Martelly vini gen entansyon pou atenn pi wo nivo nan sosyete peyi Ayiti. 2èm tou, fasil fasil, nenpòt ti kwochi kole, li kapab sibitman devni prezidan peyi Ayiti. Larivyè pa janm bliye chemen li. Yon prezidan malelve, san respè pou konsitwa li, san eksperyans, pou sèten tèt plimo. Ki kote li pral ak yon peyi tankou Ayiti, ki fin pati ? Martelly , Haiti : Ki kote pèp Ayisyen pran la a ?

Anpil moun opine konsa : pèp ayisyen an pèdi konfyans. Twòp pawòl tafya anba bouch politisyen fo nasyonalis, souflantyou, pèpè, sanzave. Men !!!! èske se vre depi aprè Baby Doc, pèp sa a te janm rive fè yon bon chwa ? Konbyen eleksyon ki te rive reflete volonte oubyen vòt pèp ayisyen an ? Yo di tout se menm, èske se vre ? Antouka ! Hmm !

Men yon lòt bò mwen pa ta kwè yon moun k`ap kouri pou yon sèkèy ta ka kouri rantre nan yon semityè pou kache. Pèp sa a ta dwe voye zye sou zèpòl li pou fè yon lòt kout zye pou wè sa k`ap pase. Nou pa kapab ap kouri pou rigòl epi n`al lage kò nou nan lanmè. Sa a pa gen sans.  Tout moun se moun men tout moun pa menm. Pale de kandida pou prezidans, Mirlande ak Martelly pa menm ni sou zafè konpetans, ni sou entèlijans, ni sou eksperyans, ni pou diyite …  Chwazi pou chwazi, n`ap chwazi konpetans, entegrite, diyite, eksperyans…

Gade byen avan w` chwazi.

Déboires financiers de Michel Martelly aux USA selon le « Miami Herald »

En réaction aux interrogations sur la capacité de Martelly en matière de gestion, un de ses porte-parole déclare qu’il a été victime de la crise immobilière aux Etats-Unis et de mauvais investissements qu’il n’a pas lui-même gérés

Le chanteur-candidat à la présidence Michel Joseph Martelly a connu des déboires financiers aux Etats-Unis où 3 maisons qu’il avait achetées dans le Sud de la Floride, auxquelles était associée une dette de 1 million de dollars, ont été confisquées en l’espace d’un an par des banques à l’occasion de la grave crise de l’immobilier, rapporte l’édition de dimanche du site internet du « Miami Herald ».

Au nombre des maisons reprises par les banques, figure une résidence de 2 étages et 5 chambres de 6.000 pieds carrés que partageait le chanteur avec sa femme et leurs quatre enfants à « Royal Palm Beach », avant son retour en Haïti en 2007.

Le registre des données publiques du comté de « Palm Beach » atteste que Martelly et son épouse Sophia firent l’acquisition de la maison à « Wellington View Drive » durant l’été 2005 pour un montant de 910.000 dollars. Ils ont contracté deux prêts, dont un d’un montant de 637.000 dollars. Le 1er novembre 2008, Martelly a arrêté de verser les mensualités (« mortgage ») de 3.251 dollars. La banque concernée engagea une action à laquelle Martelly et son agent immobilier, Natacha Magloire, ne réagirent point. Un juge ordonna alors la confiscation du bien. La maison a été vendue il y a un mois et sa valeur actuelle s’établit à 500 .000 dollars, souligne le journal américain.

La maison figure parmi les 3 acquises par Martelly, dont 2 dans le comté de « Broward », reprises par des banques pour défaut de paiement. Les actions engagées contre Martelly l’ont été par l’Association des propriétaires de maison et un hôpital de « Broward » pour non-paiement d’une facture médicale.

Pour le « Miami Herald », « les déboires financiers de Martelly sont de nature à attirer beaucoup plus l’attention sur sa campagne électorale en Haïti où il bénéficie d’un large appui parmi les jeunes ». Le journal cite ainsi « des internautes anonymes qui s’interrogent déjà sur l’intérêt de Martelly à vouloir diriger Haïti alors qu’il fait face à de sérieux problèmes financiers aux Etats-Unis ».

A cela, le porte-parole de la campagne de Martelly, Damian Merlo, répond que « le candidat a été victime de la crise financière aux Etats-Unis et de mauvais investissements qu’il n’a pas lui-même gérés ». Il dément que le chanteur ait jamais habité l’une quelconque des maisons confisquées, quoique le « Miami Herald » soutient avoir visité en deux fois l’artiste en 2007 dans la résidence non-meublée de « Royal Palm Beach » à l’intérieur de laquelle avait été remarqué un studio d’enregistrement.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse de la capacité ou non de Martelly à gérer des investissements ou de sa capacité à être un homme d’affaires à succès », ajoute Merlo. « N’importe homme d’affaires à succès peut avoir entrepris des affaires qui ne réussissent pas irrémédiablement. Il est l’un des hommes d’affaires haïtien ayant le mieux réussi et il compte mettre à profit ses aptitudes comme président d’Haïti ».

Certains commentateurs politiques, comme le professeur Robert Maguire de « Trinity University », observateur de longue date d’Haïti, ne partagent pas l’avis de Merlo, relève le « Miami Herald ».

« Les électeurs haïtiens savent très peu de Martelly et de sa capacité à gérer des institutions, des gens ou des ressources », déclare-t-il. « Le prochain président d’Haïti devra être une force d’appoint non seulement dans l’effort d’offrir au pays détruit par un tremblement de terre la perspective d’alléger la pauvreté et de renouer avec la croissance, mais aussi dans les négociations avec la communauté internationale sur qui repose essentiellement le futur du pays », ajoute Robert Maguire.

« Si l’expérience de gestion des affaires par Martelly n’est pas un succès, les électeurs haïtiens doivent en être au courant et il doit s’expliquer », conclut le professeur Robert Maguire.

« Martelly avait acheté les maisons à titre d’investissement, mais le marché de l’immobilier s’est effondré », explique Merlo. A la question de savoir si Martelly avait choisi de ne pas honorer une dette qu’il estimait être beaucoup plus élevée que la valeur réelle des biens concernés, Merlo a répondu que « le chanteur était toujours solvable ». Il précise que les investissements étaient gérés par Natacha Magloire, conseillère de Martelly, promotrice d’événements culturels et agente immobilière licenciée.

« C’est une faible défense pour quelqu’un qui voudrait être président », réagit Mme Shari Olefson, auteure du livre « Forclosure nation : Mortgaging the american dream ».

« Si son trésorier vole de l’argent pendant qu’il est président, se contentera-t-il de dire qu’il ne savait pas et que c’est son trésorier qui est responsable ? Ce n’est pas un leader », déclare Olefson. « Evidemment, il ne fait montre d’aucun scrupule, d’aucune éthique quand il renonce à des engagements pris envers des banques. Si on a failli à ses engagements par trois fois, pourquoi honorerait-on des promesses de campagne à un peuple pauvre de son pays ? On semble être face à quelqu’un qui a vu de l’argent facile et qui est entré dans le jeu avec les pires d’entre eux » (Traduction littérale, N.D.L.R.).

« L’option la plus honorable quand on est dans le pétrin est de liquider ou de négocier avec les banques. Il offre l’illustration de ce qu’on n’est pas supposé faire », conclut Olefson.

« Tout ce qu’il a à dire est qu’à l’instar de millions d’américains, il a été victime de l’économie des Etats-Unis », déclare pour sa part Armando Gutierrez, un consultant politique de vieille date qui n’a aucun lien avec la campagne de Martelly, précise le journal.

« De nombreux candidats font face à des problèmes d’argent. Un tas de personnes ont tout perdu et ont dû repartir à zéro », ajoute-t-il. Les choses n’ont pas toujours été des plus difficiles pour Martelly et Magloire, son agent immobilier. En 2005, ils ont acheté un immeuble à « Brickell Avenue » pour 399.190 dollars et l’ont revendu un an plus tard pour 715.000 dollars, selon le registre des données publiques du comté de « Miami-Dade ».

Une maison acquise en 1998 à « Pembroke Pines » par Natacha Magloire a été cédée à maintes reprises à des amis et à des proches avant d’être achetée en février 2006 par les Martelly au prix de 435.000 dollars, contractant pour ce faire un prêt de 348.000 dollars. Le dernier versement mensuel de 1.848 dollars et soixante quinze centimes sur ce prêt remonte à mars 2008. L’institution chargée de collecter les mensualités, le « Green Point Mortgage », exigea d’être payée. 16.868 dollars d’arriérés de taxes étaient également dus. Les données publiques établissent que les noms des parents de Magloire, Serge et Daniella, figuraient sur la liste des personnes à comparaitre dans l’action engagée en justice par la banque. En décembre 2009, la banque a vendu la maison.

Trois mois plus tard, une autre maison achetée par Martelly en août 2007 à « Wiles Road » (Coral Springs) au prix de 267.990 dollars était également confisquée pour non-paiement pendant 6 mois de la mensualité s’élevant à 2,037 dollars.

« Il s’agissait d’investissements gérés par Natacha Magloire ; elle en était entièrement responsable. C’est elle qui le conseillait sur les propriétés à acheter. La banqueroute a frappé les plus grands hommes d’affaires. Même Donald Trump a subi les contrecoups de la crise de la crise de l’immobilier. Cela n’a rien à voir avec diriger un pays », conclut le porte-parole de Martelly, Damian Merlo.

L’article du « Miami Herald » sur les déboires financiers de Michel Joseph Martelly survient à un moment où, dans le cadre de la bataille pour la présidentielle du 20 mars, le candidat à la présidence de « Repons Peyizan » est l’objet de critiques acerbes tant sur le plan local que sur le plan international, notamment via internet. La plupart des attaques font état de son incompétence à diriger et de sa propension à verser dans les obscénités tant verbales que gestuelles.

A l’opposé, les défenseurs de sa rivale Mirlande Manigat (RDNP) affublent cette dernière des meilleures qualités, tant sur le plan intellectuel que sur celui de l’intégrité et de la moralité personnelles. Ils la présentent de ce fait comme l’alternative la plus viable pour diriger le pays après René Préval. [jmd/Radio Kiskeya]

< De la Radio Caraibes>